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Comment éviter les faux rhums [165/365]

Ho, mais il est trop bon ce rhum, j’adore ça ?… Mais tu n’y connais rien, c’est un faux rhum?. N’avez-vous pas déjà rencontré cette situation dans des discussions avec de jeunes amateurs qui découvrent que les rhums bourrés de caramel sont de faux rhums ou qui pense encore que c’est ça le rhum ?

Vous êtes peut-être un tout jeune amateur de rhum. Imaginez, vous vous rendez au super marché. C’est toujours là-bas que vous achetez votre vin ou votre rhum. Après tout, en vin, il y a toujours une sélection intéressante qui vous a à chaque fois pleinement satisfaite, alors pourquoi changer de crèmerie.

Le rayon des rhums en super marché est assez variable. On peut en avoir beaucoup comme très peu et la variété est particulièrement limitée. Il y a de l’agricole, il faut le souligner, de l’Hispanique, pas mal de Spiced Rum et des arrangés. Les rhums anglais sont très peu représentés.

Ensuite, on peut oublier les rhums de vraiment bonne qualité.

Si vous avez peu d’expérience, le choix peut vous sembler difficile. Lequel choisir ? Vous vous dites certainement, « Ce n’est pas comme un petit vin, je ne vais pas perdre 5 euros si je choisis n’importe quoi. Là je vais perdre un minimum de 15 euros et plutôt 30 euros si je veux un rhum vieux. J’ai peur de choisir un mauvais rhum ».

Encore plus si vous ne vous y connaissez pas beaucoup. Vous pouvez demander conseil à un vendeur, mais vous êtes dans une grande surface, comment savoir si le préposé aux spiritueux est un véritable connaisseur. Saura-t-il vous guider en fonction de vos goûts, rien n’est moins sûr ?

Vous allez faire votre choix en fonction des informations données sur la bouteille, au packaging et peut-être arriverez-vous à avoir des informations sur internet pendant que vous faite vos courses.

Mais comment ne pas se tromper ?

Mais vous êtes peut-être un amateur un peu plus averti. Cela fait déjà quelque temps que vous vous achetez du rhum pour agrémenter vos soirées. Vous avez un choix qui vous semble intéressant dans votre bar. Vous en avez au moins testé une petite dizaine et vous voulez maintenant découvrir d’autres rhums plus intéressants. Vous vous dites que c’est le moment d’aller faire un tour chez un caviste pour avoir des conseils.

Pour avoir du rhum de qualité, des conseils et pouvoir goûter un ou deux rhums avant de pouvoir faire son choix, le caviste est l’endroit où il faut aller.

Mais vous avez tout de même peur de tomber sur un vendeur qui va vous vendre le premier truc sans intérêt qui est juste le rhum sur lequel il fait le plus de marge.

Vous en avez entendu des vertes et des pas mûres sur les cavistes. Et peut-être en particulier sur le rhum. Pour beaucoup de cavistes, le rhum n’est qu’un produit de plus pour attirer le chaland.

Mais vous vous dites qu’il doit bien y avoir des cavistes qui ont une bonne connaissance dans le rhum non.

Comment trouver un bon caviste ?

Pourquoi chercher à mieux connaître les rhums que l’on déguste?

La raison de cet article est due à une dégustation que j’ai faite et qui m’a fait découvrir toute une arnaque autour d’un rhum.

La dégustation en elle-même s’est plutôt bien passée, le rhum n’était pas mauvais malgré que ce soit un rhum sucré. Le développement des arômes était bien là et j’ai pris un petit plaisir agréable à faire cette dégustation. Le problème est survenu quand j’ai voulu me renseigner sur ce rhum et sur la marque.

Alors, si vous ne vous intéressez pas à l’histoire ou comment sont fait les rhums que vous pouvez déguster, il n’est pas utile d’aller plus loin. Faites confiance à votre palais. Et vous pourrez prendre du plaisir avec n’importe quel rhum.

Ce que j’ai découvert, c’est que tout ce qui est décrit autour de ce rhum est faux. Il y a une très belle histoire en mode aventure derrière ce rhum avec une distillerie ayant une histoire et surtout un savoir-faire apporté par un expert dans le rhum. La marque nous vend du rêve. Elle nous fait croire que lorsque l’on déguste l’un de ces rhums, on boit une part d’histoire.

Mais tout cela est faux.

Il y a en fait de nombreux rhums qui sont fabriqués ainsi. De manière générale, il n’y a pas de problème à fabriquer un rhum. Il suffirait de l’indiquer que c’est une boisson spiritueuse à base de rhum et non un rhum. Mais bon, la législation sur les rhums est très floue et nous sommes donc vraiment dans un monde de pirate. Cela signifie que tout le monde peut faire un peu ce qu’il veut en matière de rhum et aucune loi ne peut l’empêcher.

Tout est faux derrière ce rhum. Tout est fabriqué, comme le rhum. Pour en savoir plus, je vous invite à lire l’article sur le site Durhum, c’est accablant.

La découverte de cette supercherie derrière un rhum uniquement pour servir un marketing a complètement gâché la dégustation que je venais de faire. J’étais déjà habitué à voir des rhums modifiés. Je suis rentré dans le rhum avec des rhums modifiés comme le Kraken et le Bumbu. À l’époque, je prenais ces rhums comme de vrais rhums vieux. Aujourd’hui, je sais que ce sont des rhums fabriqués et je les prends comme tel. Mais je sais aussi qu’il y a encore des personnes qui ne savent pas que ce sont des rhums fabriqués et qui pensent que c’est ça un bon rhum.

Avec ma modique contribution, je veux aider les jeunes amateurs de rhums à mieux choisir leurs rhums. J’ai lancé un évènement interblogueurs “Les produits spiritueux trafiqués, le ras-le-bol et comment les éviter”. Cet article participe donc à un projet d’information des consommateurs pour mieux savoir ce que l’on a dans le verre !

Maintenant, comment faire pour éviter ces faux rhums ? Quelles sont les astuces qui vont vous permettre de mieux choisir votre rhum ?

Savoir lire une étiquette

C’est la première chose qu’il faut savoir faire avant de chercher toute autre information.

Si vous êtes illettré, je ne sais même pas comment vous pouvez lire cet article ?.

Même si pour la grande majorité des rhums ces informations ne vous aideront pas à faire votre choix, il est intéressant de savoir lire une étiquette et surtout d’identifier les rhums qui en disent le moins possible de ceux qui cherchent à être des plus transparents.

Vous avez là quelques exemples d’étiquettes. Vous remarquerez qu’il y a 4 informations présentes sur toutes :

  • La capacité de la bouteille ;

  • Le degré d’alcool ;

  • La provenance ;

  • Et le nom du rhum (souvent composé du nom de la marque).

Pour le Bayou et le Kraken, ce sont les seules informations pertinentes que vous trouverez.

Ha non ! Pour le Kraken, la provenance est plus que vague?. Il y a tout de même une information intéressante sur le Kraken, c’est que c’est une boisson spiritueuse à base de rhum. Une information importante qu’il est difficile d’avoir sur les rhums fabriqués. Elle indique clairement que c’est un rhum fabriqué, aromatisé et surtout que ce n’est pas un rhum à part entière.

Avec le Doorly’s, il y a des informations complémentaires. La mention XO par exemple qui indique un âge minimum dans l’assemblage de rhum (ici 4 ans de vieillissement en fût). Certains rhums auront la mention VO ou VSOP. Ce sont également des indications d’âge des rhums assemblés. Cela peut différer entre les rhums agricoles et les rhums anglais et donc un peu long à expliquer ici. Je ferais un article dédié à ces mentions.

Il y a d’autres indications intéressantes comme le fait que c’est un blend, un assemblage de rhums. Et il y a aussi la mention d’un finish en fût ex-sherry. Cela indique une double maturation dans deux fûts différents pour complexifier l’aromatique du rhum.

Doorly’s est une marque de Foursquare et une très bonne marque. Mais si vous ne le savez pas, les informations données sont encore insuffisantes pour garantir la qualité du produit.

Les deux dernières étiquettes donnent l’exemple d’une volonté de transparence et de marquer sur l’étiquette que c’est un rhum de qualité.

Pour le Foursquare d’Excellence Rhum, nous avons la date de distillation du rhum ainsi que la date d’embouteillage. Il y a le mode de distillation qui est indiqué et aussi la part de vieillissement dans les tropiques et sur le continent. On sait presque tout de ce rhum.

Pour le Parcellaire n°1 de chez Longueteau, c’est presque la même chose. On sait en plus quelle canne a été utilisé pour ce rhum un monovariétal et monoparcellaire. Vous remarquerez un différentiel d’un an entre la distillation et l’embouteillage. C’est un rhum blanc et cela signifie donc un brassage d’un an en cuve. C’est une forte garantie de qualité.

Avec ces informations, vous pourrez distinguer les rhums qui se veulent transparents et ceux qui veulent taire certaines informations. Mais cela ne vous garantira pas de choisir un rhum à votre goût pour autant. Et il y a de très bons rhums qui ne donnent pas beaucoup d’informations sur l’étiquette non plus.

Pour cela, il va falloir faire appel à d’autres biais et se faire sa propre expérience également.

Faites appel à la communauté

Que ce soit au super marché, en naviguant sur internet ou même chez un caviste, vous pouvez faire appel à la communauté pour vous fixer sur un rhum.

Je vous recommande fortement de vous inscrire dans le groupe « Rhum et Arrangé ! Les épicuriens de l’apéro maison » sur Facebook. C’est un groupe de passionnés, dont je fais parti. Il y a beaucoup de jeunes amateurs qui ont également commencé par ces rhums et qui vous donneront leur avis, sans jugement de votre expérience dans le rhum ni sur la question que vous posez. Même si c’est la 100e fois que l’on demande si le Diplomatico est un bon rhum, on vous répondra avec courtoisie que c’est un rhum modifié et qu’il y a bien meilleur.

Vous pourrez même demander à la communauté de vous aiguiller sur le choix de plusieurs rhums. N’oubliez pas de donner un peu d’information sur ce que vous aimez en même temps que vous posez votre question, cela aidera la communauté à vous aiguiller dans votre choix. Nous n’avons pas tous les mêmes goûts.

Avant d’avoir un caviste de confiance, avoir une communauté avec laquelle discuter de sa passion est un bon moyen de se renseigner sur un rhum et de ne pas se faire avoir.

Une technique toute bête. Alors que vous allez faire vos courses, passez en premier dans le rayon des spiritueux et prenez une photo du rayon.

Sur le groupe Facebook, demandez l’avis à la communauté sur lequel prendre. Donnez quelques indications, c’est pour une soirée avec des amis, pour avoir un digestif, ou tout simplement pour avoir un bon petit rhum à siroter après une longue journée de travail.

D’ici que vous ayez fini de faire vos courses, vous aurez une ribambelle d’avis qui vous aideront certainement à faire votre choix.

S’informer sur internet

Cela paraît peut-être bête à dire comme cela, mais même sur internet, il est possible de passer à côté d’informations importantes. Je parle par expérience.

Le premier niveau de recherche

Le premier réflexe est bien entendu de faire une recherche Google. L’univers du rhum sur internet est encore naissant et c’est surtout les sites de vente que vous trouverez en premières pages. Et des fois un ou deux blogs.

La recherche Google vous apportera déjà quelques informations sur le produit, tout comme les sites de vente. Mais ce sont des informations qui ne doivent pas déranger les marques. Et même pour certains sites, ce n’est qu’un report des informations données par la marque.

Je ne critique pas cela, c’est normal que les vendeurs ne coulent pas leurs fournisseurs.

Les sites et blogs sur le rhum

Les passionnés qui partagent leur expérience avec le rhum sont assez nombreux. Définitivement moins nombreux que pour la bière et le vin, mais il y en a. Vous y trouverez des reportages sur des éléments associés au rhum, des notes de dégustations et une vulgarisation de la terminologie du rhum :

  • Rhum et Whisky, minute pub réussi ? ;

  • Le blog à Roger, c’est celui que je lis le plus ;

  • Rhum n’Whisky, qui est aussi très intéressant et surtout a un beau listing de dégustation ;

  • Le blog Durhum, l’incontournable sur lequel vous allez trouver pas mal d’information sur les rhums trafiqués ou trop sucrés. Il propose également de superbes dossiers, bien fournis et fouillés ;

  • Rhum Attitude est un site de vente, mais les notes de dégustation sont faite par deux passionnés. Il propose également un blog dont les articles sont vraiment bien travaillés ;

  • Le blog Cœur de Chauffe, il y a sur ce blog un grand nombre de notes de dégustation et une aventure passionnée autour du rhum ;

  • Who Rhum the World, le blog d’un passionné de rhum, de rhums de grande qualité ;

  • Si vous préférez la vidéo, je vous conseille la chaîne YouTube du Bar de l’Ours ;

  • The Lone Caner, un blog anglais, mais avec tellement de notes de dégustation qu’il ne faut pas passer à côté, vous avez beaucoup de choses à y apprendre ;

  • Les Rhums de l’homme à la poussette, un blog passionnant d’un homme qui nous conte son voyage dans l’univers du rhum ;

  • L’Homme qui aimait le Rhum et le Whisky, un blog d’un passionné qui vous partage ses meilleures dégustations ;

  • Le magasin Rumporter, certainement le site qui offre le plus d’information sur le rhum aujourd’hui ;

Il y a bien d’autres sites où consulter des informations sur le rhum. J’en consulte bien plus moi-même. Mais déjà avec ces sites, vous avez de bonnes chances de trouver toutes les informations dont vous avez besoin pour vous renseigner sur un rhum.

Les articles à lire en priorité pour bien comprendre cet univers de pirate

Je l’ai déjà cité plus haut, mais il ne faut pas passer à côté des articles très fouillés de Durhum :

  • Des Livres & du Rhum, cela va vous rajouter de la lecture, mais les livres sont riches d’informations et d’histoires autour du rhum ;

  • Saccharhum et Sacchar[h]um bis, deux articles très riche pour bien comprendre la question du sucre dans le rhum ;

  • Le Rhum 2.0, un dossier sur les nouveaux rhums purement marketing qui naissent un peu partout ;

  • La Dérive du rhum, là on entre complètement dans les rhums fabriqués et cela fait mal ;

  • de Rhums en Mesures, c’est un peu la suite du précédent article ;

  • Rhum Dictateur, l’article qui m’a ouvert les yeux, c’est un vrai pilori, ne le manquez pas ;

  • Du sucre dans les fûts, parce que oui, pour certains rhums, le sucre est ajouté dans le fût.

C’est un peu un éloge au travail de Cyril (Auteur de Durhum), mais il est vraiment complet. Il y a d’autres blogs qui ont traité le sujet de différente manière. Mais aujourd’hui, c’est Cyril qui a concentré le plus d’information sur le sujet.

Utiliser ces blogs pour chercher les informations dont vous avez besoin est un gros travail de recherche. Un travail que vous n’avez peut-être pas envie de faire.

Il est peut-être temps alors de faire appel aux conseils d’un caviste.

Faire confiance à un caviste

Vous avez là la clé pour faire les meilleurs choix pour agrémenter votre cave.

C’est vrai que cela peut faire peur d’aller consulter les conseils d’un caviste. Je l’ai déjà plusieurs fois vu chez des amis. Le caviste n’a pas toujours une bonne réputation et j’ai l’impression que cela est encore plus fort dans le rhum. Corentin l’illustre bien dans son article « Vaincre sa cavistophobie ! »

« Les cavistes vendent du vin, ils n’y connaissent rien en rhums. »

C’est une parole très dure, mais qui reflète un réel constat. Pour l’avoir expérimenté personnellement, je l’accorde qu’il y a des cavistes qui n’y connaissent rien et ne l’admettront pas. Mais il ne faut pas en faire une généralité.

Il y a de très bons cavistes, passionnés par le vin effectivement, mais aussi par le rhum et le whisky. Des cavistes qui sauront parfaitement vous aiguiller dans votre recherche.

On parlera peu des cavistes spécialisés dans le rhum. Cela existe. Principalement sur Paris bien sûr. Mais il est possible d’en trouver dans toute la France. Si vous avez un caviste spécialisé dans le rhum près de chez vous, ne vous posez pas de questions et allez le consulter.

Au-delà de pouvoir avoir de bons conseils, ce sera l’occasion de pouvoir discuter avec un autre passionné.

Pour les autres, c’est un peu plus aléatoire. Il y a des chaînes de cavistes qui peuvent avoir un très bon choix de rhums. Mais d’une manière générale, je ne vous recommande pas Nicolas. Ce n’est pas à cause de leurs cavistes qui peuvent être très compétents, mais Nicolas a un choix de rhums très limité et qui ne peut pas être amélioré par un approvisionnement personnel du caviste.

Quand vous entrez chez le caviste, commencez par regarder le nombre de références qu’il propose en matière de rhum. Si vous constatez qu’il y a plus d’une étagère complète consacrée au rhum, c’est déjà un bon début. Il veut proposer du choix à ces clients en matière de rhums.

Ensuite, il faut tester les conseils du caviste. Donnez-lui un peu d’information sur vos goûts. Et demandez-lui s’il est possible de goûter à deux ou trois rhums pour vous aider à faire votre choix.

D’une manière générale, s’il refuse de vous faire goûter un rhum. Changer de caviste.

Vous allez mettre 50 euros dans une bouteille et même peut-être plus, ce n’est pas un achat anodin. Pouvoir tester deux ou trois rhums est un facteur important pour nous aider à choisir.

N’oubliez pas de lui dire que vous ne voulez pas de rhums trafiqués. Si après cela, il vous propose un rhum de la team Diplomatico, Don Papa, Dictador, Kraken et Bumbu, pareil, vous changez de caviste.

Le choix définitif d’un caviste se fait avec le temps. Il y a bien d’autres facteurs qui entrent en ligne de compte. Le contact que vous avez avec lui. Le fait qu’il se souvient de vous et améliore les conseils qu’il vous prodigue pour choisir vos rhums. Cela se fera avec plusieurs visites.

C’est l’expérience que j’ai vécue avec mon propre caviste, l’Adresse Gourmande. Je n’ai pas fait une visite chez lui sans qu’il ne me propose un rhum à déguster. Avec le temps, il a commencé à bien cerner mes goûts et un jour, il m’a proposé de tester un whisky. C’était complètement à côté de ce que je prenais habituellement et je lui avais dit en plus que je n’aimais pas le whisky. Il a insisté pour que je goûte son whisky, car il était sûr que j’apprécierai. Et il a vu juste. Il a su voir ce que je n’aimais pas dans le whisky et m’aiguiller vers des whiskys qui puissent me plaire. J’adore passer à sa boutique et discuter avec lui. Je vous souhaite à tous de pouvoir développer une telle relation avec votre caviste.

Armez-vous pour vous défendre contre les faux rhums

Imaginez que vous allez jouer une partie de jeu de rôle, vous avez un guerrier et vous voulez bien l’équiper pour la bataille. Savoir lire une étiquette, c’est la base, c’est la technique de combat. Mieux vous savez lire une étiquette, plus votre technique de combat est bonne.

Ensuite, faire appel à la communauté. C’est votre bouclier avec lequel vous allez parer les premières attaques. Plus votre présence sur les réseaux est forte, plus votre bouclier est grand et vous permet de parer à toute situation.

La lecture de blog et d’article et de note de dégustation va vous permettre d’acquérir une connaissance forte des rhums, plus vous en saurez, plus votre armure sera susceptible de vous protéger des attaques que vous n’aurez pas parées avec le bouclier.

Enfin, avec les conseils d’un caviste, vous ne vous protégez plus, vous attaquez. Et si vous avez trouvé un bon caviste, dites-vous que vous avez la meilleure des épées pour affronter tous ces monstres de faux rhums.

Vous vous sentez plus fort? ?

Et si le rhum que j’achète finalement n’est pas à mon goût ?

Malgré toutes les précautions prises, le rhum n’est pas du tout à mon goût. Comment faire ?

Si vous l’avez pris en grande surface, je suis désolé, mais je n’ai pas beaucoup de solutions pour vous. Vous pouvez le proposer en apéritif à vos invités ou au pire l’utiliser dans les crêpes?.

Si vous l’avez acheté chez un caviste, je vous conseille fortement d’aller revoir votre caviste avec la bouteille entamée. Ce n’est pas garanti, cela dépend de son professionnalisme, mais il y a des chances pour qu’ils vous reprennent votre bouteille. Ne manquez pas de renseigner votre caviste sur ce qui ne vous a pas plu. Il aura alors plus d’information pour mieux vous guider dans votre nouveau choix.

Normalement son but est de vous faire revenir pour acheter à nouveau. Il a donc intérêt à bien vous connaître pour vous conseiller au mieux avec le temps. Il va vous diriger vers les rhums dont il est sûr qu’ils vont vous plaire et vous proposer en option de nouveaux rhums pour vous faire explorer de nouveaux horizons tout en ne prenant pas trop de risques.

Le zéro risque n’existe pas. Mais il y a toujours un moyen de ne pas tout gâcher et de faire de son erreur une force. Quel qu’il soit, un rhum est toujours un plaisir à partager.

Trouver une cave en vacances

Écrire cet article m’a remémoré une anecdote de cet été. Je me suis retrouvé à utiliser toutes ces astuces alors que je ne les avais pas encore formalisées.

J’étais dans le sud de la France dans ma famille et je voulais trouver un petit rhum sympa pour faire découvrir le ti’vieux. Je ne connaissais aucun caviste qui propose du rhum dans le coin où j’étais. Dans le Jurançon, on vend du Jurançon?.

Mais en faisant une petite recherche rapide sur internet, j’ai trouvé un caviste dans une ville voisine qui indiquait vendre du rhum. Sans tarder, je m’y rends.

La boutique est assez grande. Au premier coup d’oeil, c’est surtout du vin qu’il vend ici. Je flâne un peu dans l’allée (oui, j’ai dit qu’elle était grande, une belle cave sous voûtes). Je finis par trouver les Whiskys et je constate que les rhums sont juste à côté. Je jette un petit coup d’oeil rapide et je prends une photo des étagères de rhums que je poste sur Facebook en demandant l’avis de la communauté. Je ne m’attends pas tout de suite à des réponses. Je continue donc mon exploration de la cave, elle est très belle.

Le caviste était jusqu’ici avec un autre client. Libéré, il vient me voir et me demande si je veux un renseignement. Je lui dis que je cherche un rhum vieux pour faire des ti’vieux à ma famille. Nous nous dirigeons vers le rayon rhum et là il me demande si j’ai une préférence particulière. Je lui ai dit que je voulais étonner ma famille et que j’avais un budget de 50 euros. Il me montre alors 3 rhums qui lui semble intéressants, trois agricoles, le Trois Rivières Triple Millésimes, le Séverin VSOP et le Depaz cuvée Victor.

J’avais déjà dégusté le Séverin, magnifique et tellement étonnant sans le servir en ti’vieux. Le Trois Rivières, je l’avais déjà. Le Depaz m’a donc bien inspiré. Je n’avais pas encore beaucoup d’expérience avec Depaz malgré que je savais que c’était une très bonne distillerie.

La communauté avait conseillé principalement des rhums ambrés pour faire de ti’vieux. Il y a souvent un désir de ne pas gâcher parmi les amateurs avertis. Le Depaz cuvée Victor n’est pas un rhum très vieux, mais déjà un rhum au-dessus des ambrés. Pour épater ma famille, j’ai pensé qu’il ferait le job.

En arrivant au comptoir, j’ai remarqué des cuves à rhums arrangés. Le caviste a remarqué ma curiosité et m’a tout de suite proposé de déguster un de ces arrangés. Cela ne se refuse pas?. Un délicieux rhum à la violette, légèrement sucré, mais superbement parfumé. Je n’ai pas pu résister et lui ai demandé une bouteille. Il l’a remplie devant moi. J’ai beaucoup aimé le service. Je suis parti pleinement satisfait, même si j’avais un peu débordé de mon budget.

Il y avait des faux rhums dans la cave, du Diplomatico et du Don Papa. Il n’en a jamais fait allusion. Ce n’est pas toujours le cas, mais trouver un bon rhum peut s’avérer très simple.

Conclusion

Bon je me suis un peu lâché pour l’écriture de cet article. Merci à ceux qui seront allés jusqu’au bout. Je voulais donner un maximum d’astuces, même si je pense avoir moi-même encore beaucoup de choses à apprendre.

Vous avez maintenant plusieurs clés pour vous aider à faire le meilleur choix pour vos achats. Certaines demandes du temps et de l’apprentissage, d’autres peuvent apporter des réponses rapides, mais qui ne sont pas toujours exactement celles que vous attendez. La combinaison de toutes vous aidera à prendre encore bien plus de plaisir dans la découverte de l’univers du rhum.

Et vous, avez-vous d’autres astuces pour ne pas vous tromper dans le choix d’un rhum ? Dites-le-moi en commentaire.

Un rhum partagé est un plaisir décuplé.

N’oubliez pas, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

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