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Soirée Compagnie des Indes avec Florent Beuchet [126/365]

Quoi de mieux pour explorer les rhums de la Compagnie des Indes que de se les faire présenter par Florent Beuchet, leur créateur ? Ce fut une superbe soirée que je voulais vous partager.

Présentation de Florent Beuchet

Florent a commencé la soirée par nous faire une petite présentation de son parcours et de ce qui l’a mené à créer sa propre marque de rhum. Florent est issu du monde du vin. Son père est dans le monde du vin. Il a donc fait des études pour de commerce viticole et se destinait à reprendre l’affaire de son père. Mais celui-ci a voulu se diversifier dans les eaux-de-vie. C’est à ce moment-là qu’il est tombé dans le monde des eaux-de-vie. Il a d’abord travaillé comme ambassadeur d’une marque de rhum américaine. Il a fait son expérience dans le rhum et en est tombé amoureux.

Il est revenu en France pile au moment où le rhum commençait à avoir le vent en poupe. Et avec toutes ces marques où la transparence était plus que douteuse, il a voulu donner sa vision du rhum. C’est à ce moment-là qu’il a voulu distribuer ses propres sélections.

Pour le nom de la marque, la Compagnie des Indes s’est révélée comme une évidence. Florent voulait faire découvrir les rhums du monde et dans le temps, la Compagnie des Indes transportait les denrées rares venant de toutes les terres où était produit du rhum et il y avait toujours du rhum dans les cales pour le retour au continent. Donc Compagnie des Indes créée en 2014.

Florent a une conviction que le rhum se suffit à lui-même pour être exceptionnel. Pas besoin d’artifice et d’un super marketing pour en faire un beau spiritueux. Il l’est déjà. Donc Florent est parfaitement transparent sur ses produits. Il n’en a pas beaucoup, mais chacun de ses rhums qui ont du sucre, cela est indiqué au consommateur. D’ailleurs toutes les informations sont données sur l’étiquette, provenance, vieillissement, distillerie, et même numéro de fût dans le cas des singles cask.

Florent est un embouteilleur indépendant basé à Lons-Le-Saunier et partage l’entrepôt, où il stocke le rhum et procède à l’embouteillage, avec un micro-brasseur. C’est une petite entreprise (5 personnes, Florent compris) et il ne fait vraiment pas beaucoup d’embouteillage par an, de l’ordre de 10 000 bouteilles par an. Ce qui est vraiment une petite goutte d’eau dans le monde du rhum.

Le travail du bois

Florent nous a expliqué comment se faisait le travail du bois dans le fût avec une planche de fût. La partie intérieure est brûlée (toasté) durant un temps plus ou moins long, mais généralement quelques minutes. Ce qui explique la couleur noire de l’intérieur de la planche. Selon que le fût est américain ou français, il y a une différence de travail avec le jus. Le chêne français est plus fin que le chêne américain. Ce dernier a une plus grande concentration en vanilline. Les fûts de chêne américain donnent donc plus facilement l’arôme de vanille, surtout quand ils sont neuf. Le chêne français donne une aromatique plus épicée qui est propice pour les vins. Selon le type de fût utilisé, provenance, neuf ou d’occasion, le rhum évoluera de façon différente. Par exemple, les distilleries sud-américaines utilisent généralement du fût de chêne américain neuf.

Florent nous a rappelé que la couleur ne voulait rien dire dans les spiritueux. La plupart ont une autorisation d’ajout de colorant, dans l’Armaniac, le Cognac et alors rhum, c’est le monde pirates, tout le monde fait ce qu’il veut. Le colorant utilisé et le E150. Cela ne sucre pas le rhum, cela donne juste de la couleur. Donc les amateurs qui s’extasient sur la robe d’un rhum, cela le fait doucement rire ?.

Dans les fûts qui ont été toastés, il est utile de procéder à un filtrage pour enlever les dépôts de charbon qui se sont détachés du bois. C’est un filtrage qui n’enlève rien à l’aromatique du rhum ni son niveau d’alcool. Cela enlève juste le dépôt.

La réduction d’un rhum

Florent nous a donné un petit cours sur la réduction du rhum. Par exemple, pour le Jamaïca, il reçoit le rhum à 65°. Il a une cuve avec une brasseuse à miel qui lui permet de doucement intégrer l’eau au rhum. La réduction se fait progressivement avec un ajout d’eau régulièrement dans la cuve jusqu’à atteindre le degré souhaité. L’eau n’est pas ajoutée d’un coup, car il y a une réaction chimique quand l’eau est ajoutée au rhum et si on ajoutait toute l’eau en même temps, cela pourrait fortement dégrader le rhum.

La dégustation

Durant la dégustation, nous n’avons pas beaucoup parlé du ressenti à la dégustation. Florent considère que chacun a sa vision d’un rhum et que deux personnes peuvent voir le même rhum de façon complètement différente. Nous avons beaucoup parlé de la façon dont Florent procédait pour sa sélection et de ce qu’il cherchait à faire découvrir à travers ses embouteillages.

Pour Florent, chacun fait sa propre dégustation et ce que l’on ressent, l’aromatique que l’on retrouve dans un rhum nous est propre. Je suis plus que d’accords avec cela.

Le Latino

Le premier rhum que nous avons dégusté est le Latino. L’un des premiers rhums que Florent a créés pour la marque. C’est un rhum de type hispanique avec une adjonction de sucre. Il voulait pour débuter offrir un rhum sucré et facile à déguster à destination des jeunes amateurs pour les faire sortir du Diplomatico et tutti quanti. C’est un assemblage que Florent réédite chaque année.

C’est effectivement un rhum très facile à boire. Le côté liquoreux n’est pas trop présent, il permet juste d’avoir une très belle gourmandise au nez comme en bouche. On sent un joli boisé. C’est un rhum très agréable.

Le West Indies

Ce rhum est un embouteillage de rhum ayant minimum 8 ans provenant de différentes distilleries des West Indies. C’est un rhum sec contrairement au premier, mais un rhum encore facile à apprécier. Florent voulait proposer un rhum idéal pour partager avec des amis.

Un rhum très agréable, surtout en bouche. J’ai retrouvé beaucoup de Foursquare dans ce rhum. Il y a un côté chocolat en bouche qui est très agréable.

Le Jamaïca Navy Strenght

C’est un assemblage de rhum de Jamaïque d’un minimum de 5 ans. C’est un rhum avec la belle aromatique jamaïcaine. C’est un rhum Navy Strenght, donc embouteillé à un minimum de 57°. C’est un super rhum à un rapport qualité-prix excellent.

Florent nous a expliqué que pour arriver au rhum que nous dégustons, il doit procéder à pas mal de tests. Pour celui-ci, il en a fait 14.

C’est le coup de cœur de Florent, celui qu’il boit le plus chez lui.

Ce rhum est magique. L’aromatique Jamaïcaine est superbement présente et avec les 57°, c’est vraiment puissant. L’alcool est bien intégré. Je l’ai beaucoup aimé. J’ai failli craquer et me le prendre.

Le Trinidad 15 ans TDL

Voilà le premier Single Cask de la soirée. C’est un fût unique qui a servi à la création de cette bouteille. Il y a donc un nombre de bouteilles limité, ici 249 bouteilles.

C’est un très bon rhum, très content d’avoir pu le goûter.

Le Barbados 10 ans brut de Fût

C’est un rhum Foursquare magnifique. Le brut de fût est la manière la plus authentique et la simple de découvrir l’aromatique d’un rhum. J’aime beaucoup les Foursquare, mais celui-là est magique par sa puissance. Tous les marqueurs Foursquare explosent en bouche. J’ai adoré cette dégustation.

C’est vraiment exceptionnel de pouvoir déguster un tel rhum.

Le Jamaïca 9 ans

Celui-là il est vraiment puissant et étonnant. C’est un rhum high esters. Ce rhum est distillé de façon très complexe. Pour confectionner le vin de canne, il y a du vinaigre de canne et deux autres composés qui vont aider à une fermentation extrêmement aromatisée. Ils ont une cuve où ils font fermenter des fruits laissés à pourrir et une autre où ils ont de la terre ayant contenu du vin de canne vieux de 5 ans. Tout cela mis à fermenter pendant de longue journée à l’aire libre avec les mouches qui viennent déposer leur propre ferment. Cela mousse énormément. C’est ce jus qui est distillé et qui permet de donner des rhums avec une tel aromatique, sur la colle industrielle.

Ce n’est pas un rhum qui plaît à tous les amateurs. Moi j’adore ça.

L’échantillon exclusif

En plus de la sélection prévue, Florent nous a offert la découverte d’un brut de fût directement tiré d’un fût qu’il a prévu d’embouteiller prochainement. Un magnifique Trinidad de 37 ans et à 64°. Une expérience magnifique. Pouvoir découvrir un rhum qui n’est même pas sur le marché et qui sera peut-être réduit c’est exceptionnel.

Découverte de la bière Piratix

Florent Mairot nous a présenté en fin de dégustation sa Bière Piratix qui a été faite dans le fût du Barbados 10 ans brut de fût de la CDI. Je ne bois que très rarement de la bière, mais j’adore faire l’expérience des coopérations entre différents passionnés. Les deux Florent ont déjà fait d’autres collaborations et d’autres sont à venir. Florent Mairot est également le producteur du Ron Altess. Ce fut un pur plaisir de pouvoir discuter avec lui de son travail.

Conclusion de la soirée

La soirée s’est terminée avec un buffet bien plaisant durant lequel nous avons pu discuter de nos découvertes de la soirée avec Florent.

Il y a eu un tirage au sort pour gagner une bouteille de la CDI. L’heureux gagnant recevra un rhum jamaïcain non encore commercialisé. Ce n’est pas moi T_T.

Beaucoup de partage durant cette soirée.

Merci aux Compagnons du Rhum et à l’InterCave de Saint-Maur

Franchement, c’était une super soirée. Yann s’est encore défoncé pour pouvoir nous offrir un moment conviviale avec de belles découvertes à faire et surtout avoir avec nous Florent Beuchet. Merci à l’InterCave de Saint-Maur pour nous avoir accueilli dans leurs locaux. J’adore ces soirées et j’ai hâte de pouvoir déjà être à la prochaine.

Si vous voulez être mis au courant de ces soirées pour pouvoir y participer, je vous encourage à rejoindre le groupe Facebook Les Compagnons du Rhum.

Conclusion

J’ai fait de belles découvertes et pouvoir écouter un passionné comme Florent Beuchet, c’est vraiment extra. Que du plaisir. J’ai encore appris des choses très intéressantes sur la production du rhum. Nous étions principalement entre compagnons du rhum, ce fut une soirée bien partagée avec convivialité.

Et vous, aimeriez-vous faire la connaissance de Florent Beuchet et partager votre passion du rhum avec lui ? Dites-le-moi en commentaire.

Un rhum partagé est un plaisir décuplé.

N’oubliez pas, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

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